Trinidad.
Nous y arrivons le 10 avril 2012.
La Marina de Casilda apparait à la sortie d’un grand S dans la mangrove, après un passage délicat à l’entrée du chenal, 1,40m de fond à la bouée rouge.
Jolie arrivée par le chenal en S dans la mangrove.
En fond de la marina le grand hotel « Costa Sur » où nous avions séjourné il ya plus de 20ans, lors d’un séjour plongée-bouteille avec nos amis du club, des « Dauphins de Nogent ».
La marina ne présente pas de services particuliers aussi nous restons mouillés dans la mangrove devant la Marina avec Ti bag.
Nous y retrouvons Kéravel qui nous a précédés de quelques jours.
TRINIDAD
Nous passons deux jours à Trinidad et profitons pleinement de cette jolie ville coloniale, la deuxième à ne pas manquer avec la Havane.
Les rues de Trinidad sont encore pavées d'origine, et les maisons aux couleurs chaudes et délavées sont chaleureuses et ont beaucoup de charme.
Quelques musés et un Palais, témoignent aujourd’hui de la période faste de Trinidad où rien n’était assez beau pour les riches familles aristocratiques qui se succédèrent dans ces demeures.
Elles faisaient venir de l’étranger les plus belles pièces en vogue pour les meubler et les décorer. Des meubles français, italiens, bavarois se côtoient ainsi que les porcelaines de France, d’Autriche, les lustres en cristal de Baccarat, les marbres…
l’El Palacio Muséo Romantico
La restauration de ce patrimoine a commencé mais il reste encore beaucoup à faire. Par contre le tourisme arrive à grand pas, et c’est un tourisme de masse. Les bus déversent leur cargaison de touristes dans les rues, les bars ou les restos à midi et le charme est un peu rompu.
Nous nous sommes baladés longuement dans les quartiers plus éloignés du centre touristique, ce sont des lieux plus populaires, plus vrais où on ne t'assaille pas pour te vendre un ancien billet de monnaie à l'effigie du Tche, des cigares ou pour te demander du savon ou autre produit de base qui leur sont inaccessibles.
Les cubains, même s’ils quémandent sont par contre très sympa et n’insistent pas.
L'ambiance reste très latino, les vieux jouent aux dominos dans la rue, les Musicos chantent dans les bars...et Trinidad retrouve sont charme en fin d’après midi.
Il faut vite en profiter !
Les Dominos jeu légendaire se joue dans la rue.
les Musicos y sont aussi ou dans les bars;
DEUX JOURS DANS LE COEUR DE TRINIDAD ET QUE DE RENCONTRES!
Comme, Cette Rencontre avec Luis
“Taxi Luis” assis sur sa brouette (il fait le taxi pour les valises) nous interpelle gentiment dans la rue. Il parle très bien le français.
Classique:
"-D’où tu viens?
- De France.
- Je connais bien la France, de quel département?
-la Dordogne”
Et là, à cette réponse, il se met à réciter: "-Ah oui, la Dordogne, chef lieu, Périgueux, département, 24, elle se situe dans l'Aquitaine, le sud ouest de la France..." Il nous cité les 5 départements de l'Aquitaine, nous parle de la Garonne, de ses affluents, de l’estuaire de la Gironde....et puis c’est le tour de Jean Pierre avec Lyon. Idem”- chef lieu du 69…”
Luis nous explique qu'il connait toute la France et qu'il écrit depuis des années des poèmes sur toutes les villes: ”C’est ma manière à moi de voyager!”.
Il ouvre un vieux carnet manuscrit aux pages jaunies, cherche Périgueux et nous lit le poème qu'il a écrit. Il y parle de Périgueux, de sa cathédrale St front et son Dôme, de sa rivière l’Isle…Et il fera de même avec Lyon.
Il a des carnets ainsi sur tous les pays d'Europe et sur les Etats unis. C'est sa passion depuis toujours. Il ne demande rien mais nous propose de nous écrire une partie du poème sur une feuille volante. On lui laissera quelques pièces. C’est toujours la démerde ici mais là nous sommes impressionnés et admiratifs devant cette connaissance cette mémoire! Quel personnage! Très sympathique et attachant en plus!
Comme, Cette Rencontre avec Henri le Taxi.
La marina de Casilda se trouve à 15km environ de Trinidad, et prés de là devant l’hôtel, des taxis attendent d’éventuels clients.
C’est Henri que nous choisissons pour sa vieille guimbarde rouge. Il nous propose de rester avec nous à Trinidad le temps qu’il nous faudra et de nous ramener ensuite . Il s'assure comme ça une deuxième course et évite un retour à vide.
Sa voiture, c’est une vieille, une très vieille Chevrolet rouge. De Chevrolet elle n'en a plus que la caisse, le moteur c’est celui d'un chariot élévateur, la transmission celle d'un minibus russe, le démarreur celui d'une Mercedes, l'alternateur celui d'une Toyota, la crémaillère de direction celle d'une Peugeot....et je ne vous dis pas le boucan qu'elle fait!
Il nous amène donc au marché pour y faire quelques achats. Pas grand chose au marché, un peu de viande, un choux, quelques poivrons, quelques fruits.
L’état a libéré un peu le commerce et tout le monde ouvre par ci par là une petite échoppe avec quelques légumes, un peu de viande…aussi le marché se déserte à par le samedi.
Henri du coup nous a baladés partout, de boutiques en étales sur la rue pour trouver des citrons, du pain, des œufs, du rhum...Tout est au compte goutte ici!
Il nous amène même chez un de ses amis, Marius, qui a ouvert un Paladare (petit resto)espérant que lui, pourrait peut être nous trouver des œufs.
Nous revenons un peu plus tard. Nada! Il n'y a plus d'œufs à Trinidad.
Ca parait incroyable mais c'est vrai!
On prend un pot. Et quand on lui demande où trouver de la menthe, pour nos mojitos, la réponse est encore : Nada.
Il nous offre gentiment un petit bouquet de sa petite réserve perso…. on est resté pour manger!.. Et il nous a offert des cigares...
Joli Paldare ombragé!
Super moment, on a invité Henri et nous avons pu parler longuement et librement de son pays, à l’abri des oreilles indiscrètes…
Pour la petite histoire.
On lui a commandé du poulet, Marius est parti en acheter!
Du coup le repas s'est étiré dans l'après midi, le temps de nous les préparer!
Ils n'ont rien d'avance, pas par négligence mais par nécessité financière ( l'état prélève en plus de très lourdes taxes sur ces resto)
Henri a conclu pour résumer cette situation dans son pays: "Ici c'est comme dans le désert, même si tu as de l’argent pour acheter une bière, et bien tu ne peux pas!” Idem, pas d'œuf ? Eh bien, pas d'œuf ! Quand il y en a, tout le monde en achète , après il faut attendre un prochain arrivage, c'est comme ça!
Il dit aussi:” A Cuba, quand tu veux faire quelque chose, c’est comme escalader une montagne avec un gros sac de cailloux sur le dos”, mais il reste optimiste et confiant dans l’avenir de son pays.
On est reparti de Trinidad sans œufs.
Il va falloir gérer les derniers pour nos langoustes-mayonnaise!
Comme, Cette Rencontre avec ”El Bon Tres” un groupe de Musicos
Dans l’après midi, nous avions repéré un joli restaurant dont le groupe de musicos qui s’y produisait nous avait bien plu.
Nous avons pris la précaution de réserver une table bien placée prés des musiciens pour la soirée.
Bien inutilement, car lorsque nous sommes arrivés pour manger, nous étions les seuls clients du resto!
En fin d’après midi, les touristes repartent dans leurs hôtels "all inclusive" et il n'y a personne dans les restos le soir.
Le groupe a joué avec beaucoup de complicité toute la soirée rien que pour nous, le serveur a même déplacé un peu les tables pour que nous puissions danser, il frappait dans ses mains et chantait avec nous tous.
Et pour l'anecdote: On commande du poulet (à Cuba dans tous les restos, c’est poulet, langouste, camarons ou porc!), puis on prend un premier Mojito.
Au bout d'un moment le serveur fait signe à Jean Louis de venir, très embêté, il lui dit qu’il y a un problème :
« Ca va être long avec les poulets. »
- C'est pas grave", lui répond Jean Louis,
mais, il insiste:
« Oui mais très long quand même!"
En fait la cuisinière était partie chercher des poulets et n'en trouvait pas.
Comprenant la situation jean Louis lui demande si ce serait moins long si on prenait autre chose?
"Oui, oui,...des camarons par exemple, ça serait bien mieux!" lui répond-il visiblement très soulagé.
Alors on a mangé des camarons!
“On a attendu un peu mais c'est pas grave, on avait la musique et les mojitos!
Comme, Cette Rencontre avec Le Barbier 86 ans qui nous a fait visiter son salon, l’antre de toute sa vie!
Jean Louis a bien voulu s’assoir dans le fauteuil mais n’a pas osé aller plus loin!
Et pour finir Cette Rencontre incontournable avec les “Vieilles Guimbardes”
On dit ici: “Au rythme d’une chaise à bascule, prends ton temps à Trinidad et…Mira!”( regarde!)