Vers Cayo largo et les îles de l’ouest.
2° partie de Cuba: du 13 avril au 28 avril 2012.
Pour les jours à venir la météo prévoit un vent d’est la nuit jusqu’en fin de matinée puis plus rien pour le reste de la journée. Nous décidons donc de naviguer de nuit pour rejoindre Cayo largo.
Nous quittons la Marina de Casilda en fin d’après midi et ancrons à l’entrée du chenal dans l’attente du vent.
Vers 21h comme prévu, le vent se lève et nous profitons d’une belle nav de nuit au geeneker sur une mer calme qui ne s’agitera qu’au lever du jour.
Le bateau avance bien ce qui nous permet de pousser jusqu'à Cayo de Dios. Le vent y est encore à 18 nds, la mer s’est levée et le mouillage peu abrité pour un vent d’est, est agité et peu confortable.
Cayos des Dios.14 avril
21°37’913N
081°10’825W
Etape de 64 Mn ,11H de nav.
Le vent se calme un peu dans l’après midi, ce qui permet aux garçons d’aller explorer quelques cailloux et de rapporter le diner, deviner quoi…une langouste.
Malheureusement ça ne dure pas et comme prévu, nous prenons 25nds de vent qui montera jusqu’à 30nds pendant la nuit.
Nous avons très mal dormi et au petit déjeuner, nous avons l’impression d’être en mer et pas par mer calme !
Comme la météo prévoit la même chose pour cette nuit et celle de demain, aucun intérêt à rester ici à se faire secouer, on lève l’ancre.
Nous avons toujours beaucoup de vent pour naviguer jusqu’à Cayo largo, et la mer forcit avec des vagues de 4/5m qui nous arrivent par l’arrière et que le pilote a un peu de mal à gérer parfois. Quelques beaux surfs aussi.
Cayo Largo. 15 avril
21°36’848N
081°34’361W
étape: 24 Miles,
durée 4h, 25nds de vent, mer très forte.
Depuis le 15 avril, nous sommes tankés à l'entrée de Cayo Largo où nous devons faire nos papiers.(Et oui, encore, à chaque nouveau port!)
Il n’y a rien de vraiment intéressant ici à voir ou à faire, c’est une ile touristique avec des hôtels “all inclusive”, et une petite marina pour les charters qui amènent leurs clients sur les plages ou dans les iles environnantes.
Une petite épicerie, pas de frais sauf des œufs et de la mayo! Quelques conserves et de l'alcool, bref le nécessaire pour les charters qui partent d'ici. Un petit bar-restau. Des pizzas, ou un bon poulet-frites pour pas cher: 4 Cuc!(environ 3.20€)
Même si c’est un peu pesant et toujours assez long, les formalités se passent bien. Nous arrivons même à faire valider notre renouvellement avec dix jours d’avance, (nous devions revenir pour le faire faire le 24).
Et une séance” formalités” de gagner! Nous n’aurons besoin de revenir que pour notre sortie internationale.
A la marina nous avons la surprise de retrouver un bat-ami, “Pénélope”. Françoise et Daniel sont venus faire leur sortie et attendent une meilleure météo pour partir, eux, sur Panamarina
Le vent est toujours très fort, ici, mais au moins on ne bouge plus!
Nous sommes mouillés avec Ti bag devant de grandes plages qui doivent être jolies par grand beau temps, mais avec le vent, l’eau est très trouble et nous sommes un peu déçus par cette couleur opaque et verte.
Dès que le vent sera calmé, direction vers l'ouest, vers les Cayos Rosario, Matias...où nous espérons vite retrouver les belles iles aux plages de sable blanc, les fonds superbes et poissonneux, les eaux turquoises, sans oublier les "HLM à langouste" promis par les copains!
Pour le moment, on patiente, on bricole, on refait le joint du pont…
Cayos Rosario
18 avril: canal de Rosario
21°36' 832N
081°55' 846W
étape de 24 miles
19avril: Rosario
21°35'618N
081°58'176W
étape de 2,5 miles
Assez déçus par le mouillage, immense et loin de tout.
Les fonds derrière la barrière sont assez jolis.
20 avril: Cayo Avalos
21°32'677N
082°10'502W
étape de 13 miles, mouillage sans intérêt.
21 avril: Cayo Campos
21°33'712N
082°20'516W
étape de 13 miles
Nous avons eu 27 nds de vent pour naviguer jusqu’à Campo, génois seul au début puis moteur dans les canaux d’Aguardiente et de Campos.
Plus de vagues mais beaucoup de vent et de courant de face en descendant le canal de Campos.
Nous naviguons dans les eaux laiteuses, typiques des chenaux dans les mangroves mais là c’est normal.
Ici à Campo, l'endroit doit être superbe avec de belles couleurs, mais c'est pas tout à fait ça avec 25 nds de vent!
Il va falloir attendre 2/3 jours pour qu’ une fois le vent tombé l’eau se décante et redevienne claire.
Nous sommes ancrés dans le delta à la sortie du canal, et nous avons un fort courant qui n’est pas très agréable,et pas question de se baigner autour du bateau.
Nous restons par là en attendant que le vent se calme parce que ça devrait être un des plus beaux coins avec Cayo Matias 5 Miles plus loin.
Nous en profitons pour descendre sur l’île, “réserve biologique”, selon l’écriteau planté au bout du ponton! En fait c’est une zone protégée où sont élevés des singes pour une raison que nous ne comprenons pas vu qu’il n’y a pas de tourisme ici.
Nous sympathisons avec le gardien Daniel, qui prend plaisir à nous montrer ses singes et nous permet ainsi de les approcher.
Ils sont envoyés par le gouvernement (les gardiens, pas les singes!), ils sont deux sur place pour deux mois, suivi d’un mois de repos chez eux sur l’ile de La Juventud toute proche, ainsi de suite..
C’est une honte de voir dans quelles conditions ils vivent. Le gouvernement les envoie avec seulement quelques œufs, un sac de haricots rouges et quelques ingrédients de base, à eux de se débrouiller pour pêcher leur nourriture. Ils vivent dans une cabane plus que sommaire. Quelques lits superposés composés d’une mince plaque de mousse fatiguée sur une planche en bois, des chaises de récup sans dossiers, une table bricolée par un bateau de passage, et bien sûr pas de moustiquaire dans cette île infesté dès la tombée du jour…
Mais leur dénuement n’a d’égal que la gentillesse de leur accueil!
Le ponton inscrit sur les cartes! La cabane de Daniel.
Discrètement, nous choisissons un moment où ni le gars de la guardia qui traine par là, ni les pêcheurs ne sont sur l’ile, pour lui apporter un peu de riz, des pates, du lait, du café, du concentré de tomate, du miel, des gâteaux, du savon et des cigarettes… Toutes ces choses qu’il ne peut pas se payer, c’est trop cher ou ce sont des produits dits de “luxe” et payables en Cuc, monnaie qui ne lui est pas accessible. Il est sincèrement, heureux de ces petits cadeaux!
Discrètement, car les dénonciations fonctionnent et ils se méfient les uns des autres.
Cayo Campos a une jolie plage, quelques cocotiers en bordure mais rien d’autre sur l’île a part des broussailles et la mangrove.
Pour le moment nous sommes un peu déçus quand même, nous attendons le beau temps pour explorer le site, espérant en prendre plein les yeux et modifier nos premières impressions qui perdurent.
L’eau reste verte et opaque en raison du vent, du courant,mais aussi des fonds d’algues et de la proximité des mangroves.
Le vent a du mal a baisser et il faudra encore beaucoup de temps pour que les eaux s" éclaircissent.
Nous partons pour Cayo Matias espérant trouver l’El Dorado!
Cayo Matias.
21°33’278N
082°26’254W
étape de 7miles, 2h30 de nav.
Beau temps, mouillage sympa, enfin de l’eau claire et bleue!
De belles nuances et un super coucher de soleil.
Une nouvelle déception quant aux fonds: les eaux sont très claires mais il n’y a pas de flore intéressante sur le reef et le corail est assez cassé et mort. Nous finissons quand même par un dernière sortie assez sympa bien en avant du reef. Avec la profondeur, on retrouve des patates de corail vivant et de gorgones, les mérous et quelques beaux pagres. Dommage juste que la houle se soit accentuée car elle trouble les fonds.
Voilà, nous sommes arrivés au bout de notre, Circuit Cuba n°2:
Cayo Largo et de ses iles environnantes.
D’une manière générale nous sommes assez déçus par les fonds.
Je veux bien croire que nous n’avons pas eu de chance avec le temps et même si nous avons toujours eu du soleil, nous avons eu malheureusement surtout beaucoup de vent.
Il y a sûrement de belles couleurs ici par temps calme mais il est difficile pour moi de les apprécier avec la mer assez agitée et l'eau trouble que nous avons eux.
Je garde quand même un avis très réservé sur les eaux turquoises promises et ces HLM à langoustes que nous n’avons pas trouvés…
Quelques réflexions qui n’engagent que moi:
Depuis notre départ de Cayo largo,nous avons eu beaucoup de vent mais le problème est surtout qu’ici, il n’y a Pas de mouillages réellement abrités du vent, seulement des vagues(et encore).
Les reefs sont très éloignés des côtes. Il faut choisir entre faire un mouillage à peu prés calme, sur un fond d’algues (très souvent) et du coup accepter certaines distances en annexe pour aller chasser ou faire du snorkling (distances parfois peu agréables avec les vagues), ou alors se positionner très prés du reef (s'il n'y quand même pas trop de vent quand même) et mouiller au milieu de rien.
Les eaux sont très claires, prés du reef. Ailleurs elles sont plus vertes, plus jaunes, ces nuances sont données par les algues sur le fond ou par le sable brassé.
Le Paysage, c’est un paysage de mangrove, un peu monotone à force, avec peu de charme, et peu de vie à mon gout. Le côté, contemplatif, être devant une belle ile, une belle plage,une belle crique me manque.
Il y a aussi beaucoup de Distance entre deux mouillages pour retrouver la même chose, le même paysage.
La navigation à l'intérieur du reef présente quand même quelques risques, peu d'eau très souvent et réclame une attention permanente.
La chasse : Poissons et langoustes toujours au menu, mais mon chasseur s'ennuie, il n’y a plus de sport, peu de profondeur, plus de belles apnées. En moins de 15min tu as fait ton marché. Trop facile! Je précise que nous ne chassons que pour manger et que d’après nos amis qui étaient là, il y a trois ans, il y aurait beaucoup moins de langoustes qu’avant.
L’isolement est pesant, bien que nous ayons eu la chance d’être avec nos amis,Ti Bag.
Pour moi, faire du bateau, ce n’est pas qu’une histoire de voiles mais c’est aussi une histoire de rencontres et d’échanges avec toutes ses richesses et ses plaisirs, ce que nous n’avons trouvé sur l’eau à Cuba! Il n’y a pas très peu de bateau de voyage.
Je modère aujourd’hui mon opinion sur les Jardins de la Reine qui sont finalement pour moi le top de Cuba en ce qui concerne la flore et faune sous marine. J’insiste évidemment sur le fait que je ne parle toujours que d’un seul site Cayo Cinco Balas et Alcatraz.
Si Cuba est un pays fort intéressant à visiter pour sa population chaleureuse, son patrimoine et son histoire, le faire en bateau n’est pas pour moi la solution la plus judicieuse.
Les pesantes formalités administratives et l’éloignement des rares marinas sont plus un inconvénient qu’un atout.
Je crois qu’il est primordial de savoir ce que l’on cherche en choisissant de venir à Cuba, visiter le pays ou découvrir la côte en bateau.
Pour visiter l’intérieur du pays, il vaut mieux louer une casa-particular en ville et vivre ainsi prés de la population, libre de se déplacer à son gré comme un touriste “normal” et non comme un navigateur suspicieux confiné dans une marina et qui n’a même pas le droit d’inviter un Cubain à bord. On peut c’est vrai, laisser quelques semaines son bateau en toute sécurité en marina et partir visiter le pays.
Pour ce qui est de la côte maritime, elle ne présente pour moi en tant que passionnée de snorkling qu’un intérêt limité. Ou alors, il faut être un inconditionnel de la solitude!
Contents de l’avoir fait mais je reste réservée sur son intérêt à y aller exprès, à moins de le concevoir comme une halte, sur un ou deux sites, en allant ou en venant des Antilles.