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LE VOYAGE DE "MAROINE"
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24 avril 2010

Dernier Acte aux San Blas

      De retour aux San Blas.

Vers «l’authentique » Ticantiki,

Mamitupu, puis Waisaladup

                                         Du20 mars au 15 avril.

 

Nous voici de retour aux San Blas après presque trois semaines de vadrouille à Panama et c'est avec toujours autant de plaisir que nous retrouvons les iles.

Nous sommes cette fois à Salardup, un petit groupe d'iles, à l’ouest de l’archipel de Naguargandup, toujours recouvertes de cocotiers, toujours avec de belles plages de sable blanc, toujours aussi jolies, toujours aussi apaisantes, toujours, toujours, mais nous y sommes si bien !

 

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Nous voulons faire une petite pause, nous avons envie de retrouver un peu de calme, de sérénité et les reefs environnants sont prometteurs.

Il fait très beau, même très chaud parfois, mais l’eau est belle et nous tend les bras : On nage, on bricole, on nage, on bulle, on lit, on nage, j'ai repris le yoga...

 

C'est un petit paradis et nous n’avons pas trop envie de bouger!

 

Hans et Arlette sont avec nous ainsi que Berni qui nous a rejoint pour quelques jours.

Nous reprenons très vite nos bonnes habitudes.

 

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En venant de Panamarina, un barracuda et un wahoo, d'un mètre chacun ont mordu à nos lignes, heureusement que nous étions trois bateaux pour en venir à bout (je parle pour le manger, ca va de soi!) alors, depuis quelques jours, nous avons opté pour la variante « crabes » :9 cangreros au menu hier soir!

 

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Les affaires reprennent.

 

Snorkling et nage pour les filles, chasse pour Hans et Jean Louis

 

Hans progresse en chasse, hier il a fait son premier crabe.

 

Anecdote du jour :

Hans tire sur un « gros » poisson, dont la « grosse » tête aperçue dans la faille semble prometteuse quant à l’animal !

Mais, hélas…, ce n’est qu’un pauvre Diodon inoffensif !

A peine touché, il se gonfle, se met en sécurité dans les rochers et s’y bloque. Impossible de sortir ni le Diodon, ni la flèche qui reste coincée dans le trou !

Jean Louis finira par la récupérer.

Quant au Diodon, il s’en sort bien, il n’est que légèrement blessé à la queue !

Plus de peur que de mal, le diodon est toujours vivant…et nous avons bien ri !

 

Clin d’œil à Cécile : Arlette en nageant me montre un coquillage sur une Gorgone dans son apparat de panthère : je n’en avais jamais vu encore, Cécile les ramassait quand elle en trouvait.

Porte bonheur, ils ont été longtemps utilisé par les tahitiens comme monnaie. Leur manteau panthère n’est en fait que le corps de l’animal qui se rétracte au moindre contact ne laissant apparaitre alors que la porcelaine du coquillage

Nous rentrons chacune au bateau avec notre petit porte bonheur et un petit bout de Cécile dans notre cœur !

 

Nous laissons quelques jours Levitha pour faire un petit tour dans l'est du pays Kuna, plus authentique, nous nous retrouverons un peu plus tard après notre escapade.

 

Ticantiki

 

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Après une nuit à Esnasdup, nous arrivons en fin de matinée à Tikantiki où nous sommes accueillis par Victoriano, le Kuna avec qui nous nous étions liés d’amitié à Coco Bandero.

Nous lui avions promis de venir le voir dans son village.

 

Le centre de Ticantiki est assez joli avec ses maisons encore assez traditionnelles faites de bois et de palmes.  

 

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Il est assez propre, ses rues semblent même balayées.

 

 

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Chez les plus « aisés » comme Victoriano, le ciment apparait dans la construction dans les fondations ou dans des piliers.

 

Tout autour les maisons n’ont plus rien de traditionnel, elles sont faites de bric et de broc, de panneaux de bois de récup, de planches, de tôles, et plus nous nous éloignons du cœur du village plus les bâtisses se dégradent et les quartiers deviennent un peu, les «zones» de chez nous.

 

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Dans l’environnement des cases proches de l’eau, comme tout le tour de l’ile ou la plage où nous accostons, le sol est jonché, de plastics, de détritus…

 

La mer est une vraie poubelle !

 

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C'est la que Victoriano nous amène pour rencontrer le Sahila.

Il vit là dans ces cabanes délabrées, réparées de tôle, de bois, de plastic, et entourées de tout ce fatras malsain.

Personne ne semble choqué, ni même se rendre compte de quoi que ce soit.

 

Je n'ai pas vu beaucoup de dignité la dedans!

Nous sommes quand même un peu déçus !

L’authenticité s’effrite !

Les gens sont par contre extrêmement accueillants.

 

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Victoriano nous présente à sa famille, à ses amis, au Sahila avec beaucoup de gentillesse et de fierté et chaque personne rencontrée nous questionne ou nous dit quelques mots.

 

Il est très fier également de nous faire visiter sa maison, les aménagements qu’il y a faits, ses sanitaires avec douche, son système d’évacuation d’eaux usées, son atelier où il sculpte ses cayucos, sa cuisine…

A Coco Bandero, il m’avait demandé à visiter Maroine, ma « casa », comme il disait, et m’avait promis de me faire visiter la sienne quand je viendrais à Ticantiki. Aujourd’hui, c’est mon tour.

Nous partageons quelques moments sympas avec eux.

 

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Je soigne Mira qui s’est faite une légère entorse et Jean Louis joue le photographe comme promis car Victoriano voulait des photos papier de son petit fils, de sa mère…

 

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Le Sahila en réclame une aussi de ces petits enfants, difficile de dire non, mais il nous faut limiter un peu sinon c’était tout le village! 

  

Victoriano nous fait visiter l’aéroport dont le village est très fier. Chaque villageois a donné de son temps pour le construire et continue de l’entretenir à tour de rôle.

 

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Un avion vient plusieurs fois par semaine chercher les langoustes pour le continent et très rare sont les voyageurs !

 

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Victoriano nous amène voir le Rio sur le continent et nous croisons plusieurs Kunas qui reviennent vers leur cayuco avec les fruits, les noix de coco ou le bois qui leur fait besoin. Contents de discuter un moment avec nous, ils nous offrent des fruits cueillis dans leur jardin ou dans la forêt.

Tout ceci explique le va et vient des cayucos.

 

Mais c’est aussi l’occasion d’une bien triste ballade.

 

La plage du littoral en face du village est une véritable décharge à ciel ouvert et tout le littoral semble comme ça.

 

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Sur la plage toujours ces éternels plastiques, bidons d’huile, polystyrènes, tong(…) qu’à chaque coup de vent, la mer se charge de transporter, ici au fin fond de ce golfe.

 

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Le Panama, le Venezuela, la Colombie, beaucoup de pays voisins ont leur part de responsabilité, mais les problèmes d’environnement ne font malheureusement pas partie des préoccupations des pays d’Amérique Centrale.

 

Peu à peu le peuple Kuna prendra conscience de cette pollution, de leur côte part et ils brûleront leurs déchets, ils s’organiseront.

Pour le moment ils n’en ont pas pris conscience et ne la voit pas, ils n’en sont pas encore là et il leur faudra encore du temps, petit à petit

Mais c’est dur de voir qu’ils ne réagissent pas et continuent de vivre au milieu des détritus.

 

Le modernisme et arrivé avec ses bons certes, mais ces mauvais cotes aussi. On ne peut plus vraiment parler d’authenticité !

 

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Au village, plus aucune jeune fille ne porte la tenue kuna, elles promènent fièrement leur bébé habillés comme elles à l’européenne.

Même les femmes de l’âge de Mira ou d’Agripina ne semblent plus aussi sûres d’elles !

 

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Seules les grand-mères sont belles, fières et dignes.

 

D’ici une ou deux générations, il ne restera plus que des vieux dans ces villages.

 

Ce modernisme qu’ils convoitent tous, tue peu à peu leur authenticité, leurs coutumes et les rendent moins autonomes.

Cette pollution là, est bien moins visible et bien plus dévastatrice pour eux mais, que peut-on contre ca ? Rien.

A eux de trouver leur propre voie. Je veux croire encore en la force de ce peuple.

 

Le congresso, les Sahilas ne retiendront plus très longtemps toute cette jeunesse, l’appel est trop fort, certains s’en sortiront mais que de rêves brisés et d’espoirs déçus en perspective comme tous ces jeunes africains qui ont rêvé et misé sur Paris.

J’espère que les Kunas n’iront pas trop grossir les banlieues de Colon ou de Panama !

S’ils savaient ! C’est leur droit de choisir, mais, ont-ils encore le choix?

 

Cette phrase dite par un sage Sahila reste pour moi très vraie.

«Le danger pour notre peuple ne vient plus de l’extérieur comme autrefois mais aujourd’hui de l’intérieur ».

 

Mamiputu

 

Nous avons continué notre route jusqu'à Mamitupu.

La navigation est un peu délicate et nos cartes pas toujours très précises.

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Nous avons rentré les waitpoints du Panama Cruising Guide, mais nous naviguons, encore plus ici qu’ailleurs, un œil sur l’écran de notre ordinateur et un autre, le plus sûr, à l’avant de nos étraves.

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Nous slalomons à travers un dédale de récifs le long de la côte, entre les îles et un certain nombre de villages traditionnels apparaissent.


Nous n’avons plus de trace pour rentrer dans le dernier chenal qui amène au village de Mamitupu, et les brisants qui déferlent de part et d’autre aurait pu être impressionnants, mais nous savons qu’il ya du fond au milieu de la passe.

Nous terminons notre avancée à vue car les cayes sont bien visibles à l’approche du mouillage.

 

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Nous restons à Mamitupu quelques jours, et nous sommes intrigués par la profusion de cayucos qui vont et viennent entre l’ile et le continent.

 

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Certains Kunas s’approchent avec leur embarcation pour nous saluer, ou simplement pour nous regarder, d’autres viennent nous vendre quelques bananes, quelques mangues, d’autres une noix de coco ou quelques avocats qu’ils ont cueillis dans la forêt, histoire de se faire quelques dollars et de parler un peu avec nous.

La relation est très sympa, ils sont très gentils et curieux !

Le village de Mamitupu est en effet assez différent de Ticantiki.

Ici pas de tôle ondulée et quasiment pas de constructions en dur.

Le village est très typique et assez joli.

Les cases sont construites dans les matériaux traditionnels, bois et feuilles de palmiers et souvent regroupées par trois, dans des jardins clôturés de paillasses de bois.

 

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Ils vivent là, de manière quand même assez précaire.

J’imagine la période des pluies !!! 

Aujourd’hui les rues sont boueuses, il a plu toute la nuit et toute la matinée, et les enfants jouent dans les flaques.

Les femmes ont sorti les hamacs, le linge et les font sécher sur les toits. L’étanchéité ne semble pas au top pour toutes les cases.

 

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Si l'intérieur du village est propre, par contre dés que l'on approche du rivage, c'est encore la «décharge- plage".

 

Les plastiques ne viennent pas uniquement de Panama!

 

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J'ai vu des Kunas, adultes comme enfants, jeter leurs bouteilles plastique vides dans la mer, depuis leur case, sur leur propre plage!

 

Les habitants des villages n'ont absolument pas conscience du problème.

 

Nous avons longuement parlé de cela avec Pablo, un Kuna marié à une anglaise et qui, après avoir vécu quelques temps en Angleterre est revenu au pays. Il essaye de développer un petit business en construisant quelques cabanes pour recevoir des touristes.

Lui, est parfaitement conscient du problème, mais malheureusement il est bien le seul.

Il nous explique que les Kunas ont toujours jeté leurs ordures à la mer, ce qui ne posait pas de problèmes tant qu'elles étaient organiques, mais qu'ils ne comprennent pas le changement avec l'arrivée du plastique.

Ils ont gardé les mêmes gestes, ils n'ont pas pris conscience de ça, et personne ne les y sensibilise!

 

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Il nous confie que les touristes qu'il reçoit commencent à s’en plaindre,

et qu’ il regrette que la vingtaine de missionnaires qui vivent au village ne parlent que de la bible et jamais d'environnement!

Ce avec quoi je suis entièrement d'accord!

J’ai du mal à accepter toutes ces religions, envahisseurs égocentriques, obtus dans la mission qu’ils se donnent !

Ce n’est pas de religion que ce peuple a besoin pour avancer au mieux vers le monde moderne…mais, je m’arrête là !

Pablo souhaiterait que des étrangers assistent aux congressos et sensibilisent les Kunas, les Sahilas, mais les barrières culturelles sont fortes, il faut reprendre tout à la source, par les enfants, dès l’école...c’est toute une éducation qui est à revoir !

 Combien d'années pour remédier à tout ça?

Il faudra beaucoup de temps!

 

Nous avons été peinés avec Jean Louis de voir ce gâchis!

Que vont devenir ces iles, que vont devenir les Kunas ?

 

 

Coco Bandero

 

Avant de retrouver Hans et Arlette, nous faisons une halte de quelques jours e à Coco Bandero un de nos coins préférés, et là, nous prenons une nouvelle claque en nous promenant sur Tiadup.

 

Deux bateaux panaméens installés apparemment depuis quelques jours ont tout laissé en partant: de gros sacs poubelles, des bouteilles de verres, des couches, des ordures, et autres réjouissances, même l'emballage plastic et carton de leur tente, trônaient sur la plage !

Bref une infection !

Ces crétins avaient fait des semblants de feu, directement sur la plage et y avaient jeté, canettes de bière et quantités de bouteilles en verre (champagne, rhum, vin, vodka...) qui bien sûr avaient explosé.

Du verre partout et des bouteilles dans tous les coins, sans parler des sacs poubelles intacts de leur contenu!

 

Ca s’appelle la connerie humaine, l’égoïsme ! Je sais !

Mais ils ne sont malheureusement pas les seuls, il y avait plusieurs tas d’autres déchets par ci par là sur l’ile.

 

Je suis révoltée devant l’attitude de ces « cons » de "navigateurs", de quelques nationalités qu'ils soient, qui abandonnent sans scrupules leurs ordures sur les îles et les plages !

Je suis révoltée quand je vois ces gens de bateaux de voyage n'avoir aucun respect pour ces iles, ces pays, qui leur permettent de réaliser leurs rêves !

 

Que vont devenir ses petites iles au rythme où progresse le nombre de bateaux qui viennent ici?

Elles n'ont pas toutes comme Canbombia, un Gilbert qui les protège et y fait respecter du mieux qu’il peut l’environnement!

 

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Nous n'avons pas pu nous résigner et accepter de voir Tiadup, sa magnifique plage, l'endroit où nous avions fait un BBQ avec Dany et Jojo, et passé de si bons moments avec nos amis, jonché de cadavres, de bouteilles de rhum et canettes de Corona en verre... de voir cette jolie petite plage transformée en dépotoir.

 

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Alors avec Jean Louis nous avons décidé de nettoyer cette île!

Armés de gants, seaux, et grands sacs poubelle, on a tout ramassé.

Six pleins seaux de verre pilé que nous sommes allés couler au large, un grand feu pour brûler tous les plastiques et un grand sac de canettes alu que l'on a laissé aux Kunas dans leur case. (Ils les revendent)

 

Voila maintenant cette ile est propre. Jusqu'à quand, je n'en sais rien, mais j'espère que pour les prochains arrivants, trouver une ile propre les incitera à faire quelques efforts. (Enfin on peut rêver!)

Déçus et surtout si impuissants!

 

Waisaladup

 

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Voilà nous avons rejoins Hans et Arlette depuis quelques jours, et nous sommes mouillés aujourd’hui devant la petite plage de Waisaladup.

 

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Et nous profitons de nos derniers jours aux San Blas !

 

 

La boucle est bouclée !

 

Waisaldup, c’est là que nous avons mouillé pour la première fois, en Janvier à notre arrivée aux San Blas.

Ce sera notre dernier mouillage, mais surtout, l’île que nous avons le plus aimée.

C’est là que nous avons trouvé les plus beaux reefs, et la plus belle flore, même si nous sommes conscients de ne pas avoir tout exploré.

 

Nous partons d’ici un jour ou deux pour Porvenir, faire nos formalités de sortie, et de douanes.

Nous devrions quitter les San Bals autour du16 avril si le temps se maintient et profiter ainsi d’une fenêtre météo correcte. .

Il nous faudra environ huit jours pour atteindre le Rio Dulce au Guatemala.

 

Nous laissons les San Blas avec beaucoup d’émotion, ce petit paradis encore préservé du grand tourisme mais, pour combien de temps?

Je n’ai pas envie de penser à ça aujourd’hui !

 

Je préfère laisser parler quelques photos pour leur dire au revoir!

 

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San_Blas_142__Medium_Lyskey

          San_Blas_101__Medium___Medium_Agrippina

San_Blas_0011__Medium_Leidi

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San_Blas_1166__Medium_Nos Pêcheurs de crabes

San_Blas_1184__Medium_ Au revoir ! 

 

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