L'ile de Grenade
L’Ile de Grenade
Prickly Bay du 15 au 18 novembre.
Depuis hier, veille de notre départ le temps a changé.
Une grosse masse nuageuse confirmée par la météo, passe sur Trinidad et Grenade et il a plu toute la journée.
Nous faisons quand même nos formalités même si nous hésitons à partir.
Anecdote :
La police et les douaniers ne sont pas particulièrement aimables à Trinidad.
Mais cette fois ci, l’atmosphère est très détendue aux bureaux !
« Friends » le feuilleton américain passe à la télé. Tout le monde suit attentivement l’épisode, éclate de rire ou ajoute son petit commentaire…Nous jouons le jeu et suivons l’épisode avec eux, tout en remplissant les formulaires. Nous rions quand ils rient, même si nous ne comprenons pas toujours, et… tout se passe bien…avec le sourire.
Pas de questions, pas d’over time même si nous mentons sur notre heure de départ (nous devrions partir dans l’heure qui suit les formalités).
Au bureau des douanes … idem mais c’est un match de baseball que suivent intensément les 7 douaniers et leurs secrétaires. Notre douanier s’arrête de temps en temps de remplir ou de tamponner nos papiers, juste pour questionner son voisin sur le score…
Cool ! Nous quittons le bureau, les douaniers affalés dans leur fauteuil ont tous les yeux braqués sur l’écran !
Nous quittons Chaguaramas à 4H45. Il fait encore nuit mais nous sommes éclairés par les projecteurs des chantiers.
Nous confirmons à Keravel par VHF notre départ afin qu’ils puissent récupérer notre bouée : les places sont comptées en ce moment!
A l’entrée du chenal, le jour commence à se lever et nous pouvons mettre la GV et le génois. Nous avons peu de vent (autour de 10nds) jusqu’en fin de matinée et nous pêchons une petite coryphène.
Nous avons du mal à garder le cap car nous remontons au pré et il ya beaucoup de courant. Nous avons 100 miles à faire et il nous faut arriver avant la nuit.
Mais le vent monte rapidement à 25 nds en moyenne dès midi et se maintient toute l’après midi avec des rafales à 30 …avec la mer qui va avec !
Nous remontons toujours au pré, la nav n’est pas confortable et nous prenons plusieurs grains…
Je n’étais pas au mieux de ma forme mais là, je suis malade, tout le trajet, et mon capitaine doit se débrouiller tous seul !
Nous qui rêvions, pour notre première nav de la saison, d’une traversée calme sous le soleil, sur une mer bleue...raté !!!
Nous arrivons à 16H 30 dans la baie de Pickly Bay au sud est de Grenade.
Nous avons fait une bonne moyenne (8/9dnds) ce qui nous a permis d’arriver avant la nuit : il faut bien positiver !
Nous ancrons parmi des voiliers, beaucoup d’entre eux sont sous pavillon anglais ou américain.
Le lendemain nous faisons nos formalités d’entrée dans un petit bureau en bois près de la petite marina plus ou moins en chantier.
Quelques services comme l’ « Essential Super Market »qui porte bien son nom (même pas un citron), un resto pizza, et un bar kiosque qui proposent des Happy hour entre 5à6h. Les anglais et les américains s’y retrouvent le soir dans une cacophonie de phrases inaudibles pour nous : pas pour nous.
Nous faisons la connaissance de Marc qui vient nous voir à bord, il est skipper sur un Dean, « Two Pigeons », dont les propriétaires sont bordelais.
Nous sympathisons et profitons d’un Ti punch pour revisiter ce bateau que nous avions failli acheter avant Maroine.
Marc nous indique gentiment plusieurs sites de chasse et de mouillages sympas sur les Antilles qu’il sillonne depuis plusieurs années.
Lundi, mardi, il pleut toujours !
Le seul avantage c’est que les réservoirs d’eau sont pleins et que nous pouvons nous doucher à volonté : positivons !
La baie est jolie mais sans grand intérêt quand il n’y a ni soleil, ni eaux bleues.
ST Georges du 19 au 21 Novembre.
Nous partons mercredi pour St Georges, la capitale de Grenade, à deux heures de nav de Prickly Bay.
Nous longeons les très belles plages de Morne rouge Baie et de la baie de Grande Anse. Le temps s’est éclairci mais le soleil n’est pas franc.
Nous mouillons devant Coconuts beach pour la journée et descendons d’un coup d’annexe déguster une salade de lambis dans un petit resto de plage et faire un tour sur le marché aux épices, petite infrastructure construite sur la plage : un vrai piège à touriste !
Nous nous déplaçons en fin d’après midi car nous référons mouiller pour la nuit devant la marina, près de la ville, dans « the lagoon »emplacement abrité où s’installent tous les plaisanciers.
Nous restons quelques jours. Il pleut beaucoup.
La ville, ancienne colonie anglaise est sympa avec ses rues escarpées aux flancs de ses collines et ses maisons colorées.
Les journées passent vite à fouiner dans les ships, dans les petits supermarchés locaux ou dans la ville.
Dans les rues, les petits magasins ressemblent plus à des bric-à-bracs, des quincailleries où l’on vent de tout et dont les aménagements ressemblent à ceux de nos magasins d’il ya vingt ans.
A côte de ça, des centaines de touristes américains débarquent de leurs gros paquebots et faussent un peu l’ambiance du marché de fruits et légumes et d’épices du centre ville.
Au nord est de Grenade, nous visitons, en taxi-co (collectif), une coopérative de noix de muscade, ce qui nous permet de découvrir un peu l’intérieur de l’île.
Nous sommes jusqu'à 18 personnes dans le mini bus et la musique reg gaie joue en permanence.
Les gens montent et descendent à la demande tout le long de la route. Très sympa et local !
L’ile est très montagneuse avec une forêt verdoyante recouverte de plantes tropicales et de bananiers. Les routes ont étroites et souvent défoncée par la pluie.
La coopérative de noix de muscade a connu des jours meilleurs et son activité a chuté de 90% depuis le cyclone Ivan qui a tout détruit en 2004.
Les machines et les méthodes sont restées ancestrales, l’usine a une activité réduite aujourd’hui. De nouveaux arbres ont été plantés mais il faut attendre 7ans avant la première production.
Demain samedi, nous partons naviguer sur la cote ouest de Grenade jusqu'à l’Ile Ronde et celle de Carriacou en espérant trouver le soleil et des eaux plus claires.