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LE VOYAGE DE "MAROINE"
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7 avril 2008

Remontée vers la Guyane

  REMONTEE DE SALVADOR VERS LA GUYANE 

  DU 16  MARS AU 1°AVRIL

 

Image_carte__Large_

Nous commençons aujourd’hui notre remontée de Salvador jusqu’en Guyane, tout en longeant les côtes Brésiliennes. Nous ne pensons pas nous arrêter sauf si la météo nous y contraint.

Nous avons environ

1800 miles

à faire, presque la même distance que celle de la traversée de l’Atlantique, depuis le Sénégal jusqu’à Salvador.

Nous espérons faire ce trajet en un peu moins de trois semaines.

 

 

Dimanche 16 mars.

 

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Nous sommes levés depuis 6h, et après une bonne douche et un bon petit déjeuner, nous sommes prêts à partir.


Sylvia et Georgey se sont levés pour nous dire au revoir et larguer nos amarres.

Depart_Marione4__Small_




Les adieux sont toujours difficiles, nous nous éloignons de la marina le cœur serré et regardons nos amis restés sur le ponton, nous saluer jusqu’à ce que nous disparaissions.

Nous espérons bien nous retrouver aux Antilles à la prochaine saison!

 

Après avoir fait le plein de gasoil, nous quittons Salvador sous des trombes d’eau: c’est le comble! Il na pas plu ici depuis trois semaines!

Nous optimisons et en profitons pour lessiver Maroine car nous n’avions plus d’eau au ponton depuis deux jours!

Nous partons donc avec un bateau propre et bien rincer!(nous aussi, avec ce qui tombe!!!)

La pluie s’intensifie en sortant de la baie, un rideau de pluie se dresse devant nous, et nous n’avons plus de visibilité, la mer devient mauvaise avec une forte houle.

Nous n’avons pas beaucoup de vent et remontons au pré serré, la nav assez… inconfortable!

Hé bé! Ca commence bien!!!

 

Lundi 17 mars.

 

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Cette nuit nous avons eu beaucoup de grains de 30/40 nds, avec des pointes à 50, qui heureusement, ne durent pas trop longtemps.


Nous croisons quelques cargos et rencontrons beaucoup de pécheurs.

 


Séquence Frisson :

Pendant mon quart, un d’entre eux m’intrique car il n’a qu’un feu blanc et j’ai du mal à définir où il va.

Alors que je l’observe, un bateau fantôme sans aucun feu, apparaît subitement dans la lumière de la lune entre lui et nous. Il est  à 50m sur bâbord et se dirige droit sur Maroine!

Je hurle pour réveiller le capitaine et prends la barre. Nous sommes au pré serré et j’ai peu de marge de manœuvre à la voile, j’allume un moteur.

A l’intonation de mon cri, Jean Louis a toute suite compris qu’il se passait quelque chose de sérieux et d’urgent. Il surgit sur le pont en tenue d’Adam et découvre le bateau avec lequel nous sommes presque bord à bord!

Le bateau nous aperçoit enfin, allume un néon sur le pont, et nous virons de bord tous les deux en évitant de justesse la collision! Ouf!

Les petits bateaux de pêche en bois comme lui naviguent parfois sans feux pour économiser leur énergie mais restent généralement attentifs, nous repèrent ou se font connaître quand ils nous aperçoivent.

Ne nous avait il pas vu? Était-il occupé à pêcher?

Je ne saurai jamais mais nous sommes passés prés!(dans les deux sens du terme!).

 

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Nous avons toujours beaucoup de houle, la mer est forte toute la journée et les grains se succèdent.



Même si nous avons un plus de vent, nous maintenons difficilement les 5nds et nous sommes toujours au pré serré!


La nav est pénible, fatigante, le bateau bouge beaucoup.

J’ai du mal à m’amariner, pourvu que ce ne soit pas comme ça pendant quinze jours…et que mon estomac se calme!

 

Deux belles bonites au tableau de pêche mais les filets se retrouvent direct, au frigo car je ne me sens pas l’âme d’une cuisinière encore aujourd’hui !

 

N°II

Mardi 18mars

 

La nuit a été encore pénible avec des grains et une mer agitée. Nous prenons deux ris dans la grand voile et deux ris dans le génois par prudence car les rafales sont fortes.

Ces conditions sont fatigantes car il faut faire beaucoup de manœuvres, corriger sans cesse les réglages, et Jean Louis n’arrête pas. Nous avons du mal à trouver notre rythme. La fatigue se fait sentir.

Dans la journée, alternance de pluie et de soleil mais le vent ne veut toujours pas tourner.

Dans l’après midi la mer se calme, mais le vent est toujours mal orienté, trop au nord, nous avançons moins vite que prévu.

 

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Deux autres bonites! Les cannes sifflent en même temps et nous remontons chacun la notre!






Mon estomac va mieux, il faut que j’assure en cuisine, pour le capitaine.

Thon poêlé au soja accompagné d’aubergines pour ce soir et rillettes de thon pour les nav à venir ou les petits creux.

 

Mercredi 19 mars.

 

Nuit un peu plus calme malgré quelques grains.

Nous avons trouvé notre rythme pour les quarts, toutes les 2H30.

Au matin, plus de vent et nous passons la journée au moteur.

 

Belle nav sous voile dans l’après midi jusqu’en soirée ou le vent se lève de nouveau et la mer redevient agitée.

 

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Au milieu du diner, un cargo nous arrive droit dessus par l’arrière.

Comme il ne semble pas nous avoir vus ou vouloir dévier sa route, nous nous signalons par VHF. Il nous fait une réponse en anglais dont nous n’avons pas saisi tout le sens mais nous le voyons avec soulagement virer à tribord et nous dépasser rapidement. Ouf !!

Nous pouvons terminer notre repas sans autre inquiétude!

 

Jeudi 20 mars.

 

Beaucoup de grains dans la nuit.

Mer forte, nous sommes toujours au pré serré, l’océan est triste, il pleut beaucoup. Le vent change sans arrêt de sens et oblige Jean louis à modifier l’allure en permanence.

 

Nous sommes au large de Récife.

Le temps s’éclaircît dans l’après midi, le bateau trouve son rythme même si la mer reste agitée.

Calme plat pour le premier quart, peu de vent mais il est un peu mieux orienté et nous avons le courant avec nous. Nous avançons tranquillement à 4 nds, Aurons nous la chance de passer une nuit tranquille?

 

 

Vendredi 21mars.

 

Nuit calme, nous mettons même un moteur vers minuit car il n’y a plus suffisamment de vent.

Le vent reprend au lever du jour et il est mieux orienté.

 

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Nous naviguons sous Grand voile et geeneker, le bateau glisse sur l’eau sans a coup et sans bruit.  


Il fait beau le soleil est revenu, le ciel est dégagé, plus de grain à l’horizon. Nous nous installons à l’avant du bateau pour bouquiner.

Journée super agréable!

Voilà comment j’aime la voile !

 

N°III

Samedi et Dimanche 22/23 mars.

 

Hier soir, la retenue de bôme, sur un coup de vent a arraché le levier d'embrayage et de vitesse du moteur bâbord.

C'est la tuile, nous sommes très embêtés car nous n'avons plus qu'un moteur d'utilisable avec tout ce que ça entraine: moitié moins de gasoil pour la remontée et surtout des difficultés en prévision pour manoeuvrer dans les ports et sur les fleuves en Guyane où il ya beaucoup de courant.

Maroine n'est pas très manœuvrable avec un seul moteur. Notre voyage en Guyane semble compromis.

 

Jean Louis a tout démonté ce matin, l'axe est cassé à l'intérieur.

Il l'a modifié, transformé avec des boulons et des visses, adapté et ce soir, ça marche! On peut de nouveau utiliser le moteur.

Il faudra ménager le levier mais on peut aller en Guyane! Ouf!

 

Heureusement qu'il est bricoleur mon Capitaine!

En tout cas je crois que l'atelier de "Super Bricoleur" va voir arriver un paquet de boulons, de visses et autres pièces diverses.

"On a toujours besoin d'une "Boite à merdes" bien garnie sur son bateau" nous dira Anton.

 

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Nous avons depuis deux jours des vents corrects, changeants, pas très forts mais nous faisons environ 5 nds de moyenne.

Dimanche, vent de travers puis Grand Largue toute l'après midi sur une mer très calme: la nav est agréable.

 

 

Lundi 24 mars

 

Cette nuit, il a beaucoup plu, le ciel est gris et les grains continuent.

Apres un peu de moteur, nous sommes de nouveau sous voile mais le vent n'est pas fort, instable et reste nord..il ne veut pas tourner!

Nous avons un houle d'1M50 à peu pres mais elle n'est pas genante car très longue.

La météo nous annonçait depuis hier une houle de

2 M

50! Elle est plus faible tant mieux!

Depuis que nous sommes partis les prévisions météo ne correspondent pas vraiment avec ce que nous avons en réalité, surtout en ce qui concerne la direction du vent.

 

Nous avons pêché encore hier soir, à la tombée du jour deux belles bonites! C'est parfait, nous avions épuisé les stocks.

 

Je cuisine un peu maintenant que j'ai le pied marin!

Il faut bien nourrir le Capitaine! Ce vent instable l'oblige à modifier souvent ses réglages de voiles et il n'arrête pas!

 

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Au menu tous les jours à midi, Carpaccio de thon.

Au diner: thon poêlé sauce soja, balsamique, ou citron...et rillettes de thon pour les encas ou les jours de nav plus agités ...

On ne se lasse pas encore!(même si le Capitaine aimerait bien pêcher une entrecôte de temps en temps!)


On se surprend parfois à penser à un bon fromage ou à un bon jambon de pays!...

 

On a trouvé notre rythme..même si les quarts sont toujours durs, surtout pour sortir du lit toutes les 2h et demi!

 

Mardi 25 mars

 

Nous avons enfin trouvé du vent N.E. soutenu et régulier, ce qui nous permet d'avancer correctement (6/7 Nds).

La mer est forte avec une houle de 2M/2M50, heureusement un peu longue. Nous nous faisons secouer toute la journée, mais les miles défilent.

 

N°IV
Mercredi 26 mars.

 

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Le vent s’est établi entre 20 /25 nds, un peu plus régulier malgré quelques coups de vent mais nous n’avons presque plus de grains.

La mer reste très agitée.

Nous sommes toujours dans le poteau noir.

 

 

 

Jeudi 27 mars.

 

Nous passons l’équateur cette nuit à 2H 10.

Cette fois, nous n’avons ni  le soleil ni la mer d’huile que nous avions eu lors de notre traversée de l’Atlantique en passant l’équateur !

Douzième jour, le ciel est gris et plombé, la houle s’est intensifiée, 2M50 et plus, la mer est très forte.

Nous nous faisons secouer, la nav au pré est difficile.

Ce soir nous avons fait

1200 miles

, il nous en reste environ 600, et nous espérons être en Guyane le 1° avril.

 

Vendredi 28 mars.

 

Même tableau, temps gris, mer très forte et ça déménage dans le bateau. Nous avons perfectionné les calages de vaisselle, de bocaux, des panières…

On est en rappel en  permanence, le moindre mouvement est difficile, on se cramponne !

 

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En dehors des manœuvres on reste allongés sur les banquettes du carré : on lit (quand on peut !), on fait des projets, on somnole…de toute façon on ne peut rien faire d’autre.

 




Le vent de NE établi autour de 25/30 nds monte dans l’après midi et s’installe autour de30/35 nds, avec des pointes en soirée et dans la nuit à 40 voir 45 /50nds.

 

Le bateau avance bien, 7/8 nds mais la mer est forte et il travaille beaucoup.

Il craque, il grince. Il souffre… mais nous aussi !

Nous préférons prendre un troisième ris par prudence et ralentir le bateau à 5 nds pour le bien de tout le monde, du matériel comme de nous.

 

Le vent et la mer reste à l’identique toute la nuit.

La météo nous prévoyait des vents de 15 nsd aujourd’hui et hier. Bravo!

Nous sommes encore dans le poteau noir ! C’est peut être ça !

 

Normalement, la partie la plus dure devait être de Salvador à Récife voir jusqu’à Natal.

-« Apres c’est du billard ! » m’a ton dit, « avec du courant et des vents portants. »

Tout faux !!! ou…pas de chance !

 

 

 

Samedi 29 mars.

 

Ce matin, la mer est toujours  très agitée et le vent tourne autour de 30 nds.

Nous relâchons un ris dans la matinée pour reprendre un peu de vitesse.

 

Jean louis ramasse les poissons volants qui ont échoué cette nuit sur Maroine. Des thons sautent dans les vagues, une chasse surement.

Je fais du pain et des yaourts mais je ne m’attarde pas en cuisine.

Même  si le soleil est revenu, la nav dans ces conditions là est pénible, sans intérêt et sans charme.

Le moindre mouvement est difficile et nous commençons à en avoir un peu marre. Il nous tarde d’arriver !

A 23h nous avions fait

1500 miles

, si tout se passe bien, nous devrions arriver le 1° avril au matin.

 

N°V  

Dimanche 30 mars.

 

Même chanson aujourd’hui, le temps est gris et la mer toujours très agitée.

Nous avons toujours 30/35nds de vent et malgré les 2ris pris dans la grand voile et le génois, nous avançons à 6nds.

Dans l’après midi le vent forcit nous atteignons 8 nds voir 9 nœuds le bateau travaille et encaisse beaucoup. Nous aussi !

Nous prenons un troisième ris pour ralentir le bateau et le soulager…et nous soulager aussi!

Le bateau avance moins vite mais la nav reste toujours aussi inconfortable et pénible.

 

Lundi 31 mars.

 

Mer est toujours agitée mais un peu moins cassante.

Malgré une forte houle la nav est plus agréable car nous sommes au portant, le bateau est plus en accord avec les vagues et il avance bien.

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Nous apprécions le soleil qui est de retour et profitons du cockpit qui retrouve son charme: un peu de soleil et ça change tout.




Au programme : lecture et farniente. Seule une bonite de 5kg viendra nous perturber en fin d’après midi !

 

Mais nous allons trop vite !

A ce rythme là, nous arriverons dans la nuit à la bouée d’atterrissage du chenal d’entrée en Guyane.

Même s’il est bien balisé, le chenal est étroit et  nous préférons le prendre de jour.

Nous diminuons notre vitesse pour y arriver au lever du jour.

C’est un comble, maintenant que nous avons le vent qu’il faut, bien orienté et un fort courant en notre faveur, il nous faut ralentir le bateau !

Nous rentrons la Grand voile et naviguons avec un petit bout de génois pour ne pas dépasser les 4nds.

Le bateau est difficilement manœuvrable sans voile. On dirait une coquille de noix sur l’eau. Nous sommes balancés, roulés d’un côté de l’autre toute la nuit.

 

Mardi 1° avril.

 

Nous arrivons en approche des bouées d’atterrissage au lever du jour un peu avant 6H.

Nous prenons le chenal d’accès au port à6H50 et nous avons la chance trouver une place dans la petite marina « rustique » de Dégrade des cannes.

 

L’amarrage au ponton est délicat et se glisser entre les bateaux n’est pas une petite affaire mais nous trouvons de l’aide auprès d’un voilier et des pêcheurs.

9h nous coupons les moteurs et nous installons.

Le bateau ne bouge plus !

 

 

 

 

 

 

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