Chichime,Panamarina et chez Miguel
CHIHIME, PANAMARINA
et chez MIGUEL.
26 février au 14 mars
Nous avons rejoint « Chichimé» une petite ile à l'extrémité ouest des San Blas.
Nous y sommes en standby, nous attendons le vent pour rejoindre le continent, Colon, puis Panama
Ce n’était pas prévu mais deux raisons à cela, un petit trekking
de quelques jours dans la forêt tropicale avec Pascale et Philippe et le passage du canal de Panama.
En effet, nos amis qui passent dans le Pacifique, nous ont invités à faire équipe avec eux, pour passer le canal ainsi que Hans et Arlette qui font également partie de notre petite « Flotille » du Kuna yala !
C’est une super expérience, de plus est, entre amis !
Nous profitons quelques jours de Chichimé, il n’y a pas un souffle de vent, l’eau est limpide, idéale pour le snorkling.
La mer est un vrai miroir et les fonds, d’un bleu tantôt marine, tantôt turquoise, se dessinent sous l’annexe avec beaucoup de magie.
Nous nous régalons en apnées à nager parmi les raies, les mérous, les requins dormeurs… pleins de moments privilégiés, comme celui que je n’oublierai jamais et que j’ai voulu partager avec Marie et Antoine.
« J’ai eu envie de vous faire ce petit mail pour vous faire partager ce merveilleux moment que nous avons vécu papa et moi cet après midi, le rêve de tout plongeur, nager avec les dauphins.
Nous étions partis à deux annexes pour une partie de chasse et d’apnée.
Au bout d’un moment nous avons voulu changer de spot avec papa et nous les avons aperçus !
Papa s’est approché d’eux rapidement avec l’annexe et m’a largué au milieu des dauphins.
C’était super ! Ils étaient cinq, pas le moindre du monde affolés: une maman dauphin, son petit, un autre beaucoup plus gros, surement le mal, qui tournait autour d'eux comme pour les protéger, et deux autres un peu plus loin.
La maman et le petit sont revenus plusieurs fois vers moi, le petit sous son ventre ondulait, comme elle, une symbiose parfaite.
Ils se mettaient de biais comme pour mieux me voir, à chaque passage.
Je revois encore ce soir, à chaque fois qu’ils passaient sous moi, l’œil rieur et curieux du petit dauphin qui semblait vouloir communiquer avec moi. Je revois aussi cet éternel sourire qui semble dessiné par la nature sur la bouche des dauphins. Ils n’étaient qu’à deux, trois mètres de moi.
Papa m’a rejoint, nous avons nagé un moment avec eux puis nous les avons perdus…la nature a repris le dessus…ils nagent mieux que nous !
C’était génial, c’était magique !
J’ai pensé très fort à vous deux, j’avais tellement envie de partager ce moment avec vous. »
Chichimé est une très jolie ile mais la proximité du continent se ressent et les mauvais côtés du tourisme, du modernisme sont déjà là.
Les déchets ne sont pas gérés, les semblants d’aménagements en tôle ou en plastic sont souvent de mauvais goût, le bar, les cabanes de fortune montées pour les back packers dénaturent la beauté de l’ile et émiettent son authenticité…
Nous essayons de faire abstraction de tout cela et de profiter au mieux de sa beauté.
Maroine et Voyage sont ancrés devant le reef l
Ce soir là, la lune est presque pleine quand deux dauphins s’approchent et viennent tourner un petit moment autour de nos deux bateaux, seulement les nôtres !
Nous restons là, émus, tout comme Pascale et Philippe à écouter dans la nuit leur souffle et à les regarder nager avec grâce.
Savaient ils que c’était la dernière nuit de Pascale et Philippe aux San Blas et qu’ils étaient tristes ?
Etait ce une manière de dire au revoir à « Voyage » ?
Personne ne peut répondre mais moi, je crois que, oui
Panamarina
Nous quittons Chichimé le lendemain matin, le temps a totalement changé cette nuit, le vent s’est levé, la mer est cassante, hachée et il pleut. La nav( 7h) n’est pas des plus agréable.
Après une nuit dans la baie de Linton, réveillés par les singes hurleurs, nous rejoignons Panamarina où nous devons laisser Maroine pour partir en forêt.
Panamarina est une petite marina fort sympathique tenue par deux français Sylvie et Jean Paul.
Les bateaux sont sur bouées parfaitement sécurisées dans une baie très protégée.
Tout autour de nous, c’est un paysage de mangrove et de collines recouvertes elles, par la forêt tropicale d’où plusieurs fois par jour montent les chants des singes hurleurs.
Nous retrouvons avec plaisir les douches, internet, les machines à laver, le restaurant et les bons petits plats de Sylvie.
photMar
La structure est simple, gaie, bien aménagée et tout le monde se connait plus ou moins soit de longue date soit plus récemment lors d’une rencontre aux San Blas.
Nous sommes majoritairement des français et un certain nombre passent le canal.
Nous retrouvons l’ambiance, chaleureuse de ces petites structures très conviviales dans lesquelles on est bien.
Maroine est en bonne compagnie avec ses copains cata, Voyage, Teou, Lotus bleu, Rackham…
Chez Miguel
Nous retrouvons Miguel à Maria Chiquita après une heure de bus local. Les bus toujours très colorés desservent l’unique route pour Colon mais ils sont en piteux état.
Vestiges des vieux cars Américains, rouillés, les banquettes défoncées, ils peinent à monter les côtes, les suspensions n’existent plus, la boite de vitesse exprime son état avancé, mais l’ambiance est joyeuse, la cabine décorée de guirlandes, le klaxon reste un moyen d’expression très sensible et la musique est à fond !
Trajets fort sympa.
Après quelques dernières appros au chinois local et un petit trajet en pickup nous rejoignons Flaca ,notre petit cheval porteur des provisions qui nous accompagnera jusqu’aux cabanes.
Miguel, notre guide amoureux de la forêt, de sa flore de ses animaux nous fera partager pendant trois jours sa passion, ses connaissances et sa philosophie de vie.
Nous nous imprègnerons de cette nature au travers de ces marches dans la foret et dans les ruisseaux, de cette pèche à l’épervier, de cette cueillette de champignons et de taguas sans oublier l’homme et son histoire.
Les Cabanes.
Bain à la rivière
La Forêt
La Cantine.
La Tagua.
La Tagua appelée également Ivoire Végétale est une graine d’une variété de palmiers qui poussent dans la forêt tropicale humide d’Amérique centrale.
Elle se développe à l’intérieur de coques rigides et épineuses, de la taille d’un ballon de hand, situées autour de la base du tronc, à l’abri de vieilles fibres. Chaque palmier fournit cinq ou six coques, renfermant une vingtaine de graines.
Au cours de la saison des pluies les coques se détachent, se fendent, et laissent échapper les graines qui peuvent être récoltées.
La dureté de la tagua et sa ressemblance avec l’ivoire animal sont bien connues.
Avant d’avoir été remplacée par les matières plastiques entre 1930 et 1940, elle était exportée en grande quantité vers l’Europe et l’Amérique pour réaliser des boutons et de la bijouterie.
Quelques créateurs de mode européens et japonais utilisent encore des boutons en tagua.
Miguel récolte la tagua et après une méticuleuse découpe puis un fin ponçage, fabriquent de jolis bijoux.
Merci Miguel pour ces merveilleux trois jours, ta gentillesse et ton authenticité.
Ne change pas !