Les San Blas Partie I
LES SAN BLAS I° PARTIE.
17 janvier au 12 févier 2010
Nous sommes arrivés depuis hier aux San Blas, après une nav de deux jours et une nuit sans problème depuis Carthagène.
Seule la pêche ne nous à pas souri, nous n’avons rien pris mais perdu deux leurres et deux Coryphènes !
Nous avons choisi d’atterrir par le Canal Holandes West car il est assez large et bien cartographié et nos cartes pour l’entrée Est des San Blas sont assez succinctes. Nous redescendrons plus tard petit à petit par l’intérieur de l’archipel.
Les iles sont prometteuses et la première où nous mouillons, Waisaladup est déjà superbe. Elle est recouverte de cocotiers et sa magnifique plage de sable blanc plonge dans une eau d’un très beau bleu.
Hier nous étions 8 bateaux, ce matin nous sommes tout seul, c'est génial. Trois famille kunas vivent sur l’ile et entretiennent la cocoteraie (de façon très primaire) et nous sympathisons avec Julio qui vit là depuis plus de 20 ans et parle assez bien l’espagnol.
Nous sommes contents d’avoir retrouvé l’eau bleue et de nous baigner.
Nous avons envie de nous poser, de nous retrouver tous les deux, de buller, de vivre au jour le jour, de laisser le temps passer, de nous attarder sur cette ile ou une autre, peu importe, mais de nous immerger dans cet archipel et d’apprendre à connaitre cette population Kuna encore préservée du grand tourisme.
Il y a plus de 350 iles et les deux trois mois à venir ne seront pas suffisants pour tout découvrir!
Pour notre premier soir au diner Cigale de mer, langouste.
Le Kuna Yala c’est le territoire des indiens Kunas
Un peu d’histoire.
En 1903 Panama devient indépendant et l’archipel des San Blas se retrouve en territoire panaméen.
Quelques années plus tard le gouvernement veut les « moderniser » et envoie des forces de polices dans les iles. Mais des incidents violents s’en suivent: violes, pillages, sévices…
En février 1925 les Kunas se révoltent, la guerre est très dure, violente mais ils tiennent tête. Panama se prépare à envoyer de nouvelles forces mais les américains interviennent en médiateurs et obligent le gouvernement panaméen à faire la paix.
Apres près de 30ans de négociations, Le Kuna Yala est reconnu en 1953 par la République de Panama qui leur donne le statut d’autonomie territoriale.
« La Comarca des San Blas ».
Les indiens gouvernent eux même leur terre et ont leurs représentants au gouvernement. Ils sont très solidaires mais chaque village est une démocratie directe et indépendante.
Géographiquement, Le Kuna Yala, c’est une bande de terre de 320000 ha, le long de la côte atlantique qui va, à l’est, de la frontière Colombienne, à l’ouest, à la Punta des San Blas, soit 230 km de collines recouvertes par la forêt équatoriale.
C’est aussi toutes les iles de l’archipel des San Blas situées le long de ce territoire continental, 350 iles coralliennes, toutes aussi belles les unes que les autres, affleurant à peine, souvent ourlées d’un lagon turquoise.
Il ya le choix, de la plus petite à l’ombre se son unique cocotier jusqu’aux plus grandes parsemées en bouquets plus ou moins espacés.
49 iles seulement, sont des iles-villages de quelques habitants à plusieurs milliers, la population Kuna comptant environ 50000 personnes.
Ce peuple kuna a toujours résisté aux envahisseurs successifs et se bat encore pour faire survivre sa langue et ses traditions pas encore englouties pas la modernité.
Un peuple adorable qui ignore le béton, le bitume, les mots stress, planning, urgent…
Mais la tentation du monde moderne, la tentation de se tourner vers la société de consommation (les téléphones portables sont partout dans les iles), le droit au progrès…sont là !
Il est difficile de ne pas souhaiter que le peuple Kuna reste tel qu’il est dans ce petit paradis.
Mais nous n’avons aucune légitimité pour formuler ce souhait et c’est bien sûr au peuple Kuna et à lui seul, que revient le choix de son avenir.
Un vieux Sahila (le sage du village, chef spirituel) disait :
« Pour la première fois de notre histoire, le danger ne vient pas de l’extérieur comme avant, mais de l’intérieur. »
Nous nous attardons quelques jours sur Waisaladup car nous adorons ce mouillage devant la petite plage.
C’est là que nous faisons connaissance avec trois bateaux, nous sympathisons très rapidement et devenons « inséparables » !
« Voyage » avec Pascale et Philippe dont nous connaissons bien le site et la « gazette des Biquets ».
Hans et Arlette sur « Levitha » que nous avions déjà rencontrés à Trinidad en mai dernier et Cécile et Vincent sur « El Chiringuito».
Les parties de chasse s’enchainent, les snorkling sur le reef, les séances sportives de palmes masque- tuba autour des iles, les séances de yoga…sans oublier les mémorables barbecues sur les iles clôturés bien souvent par une partie de pétanques avec les noix de coco auxquels les kunas participent quelquefois.
Jean Louis trouve en Philippe un compère de chasse et nous ne manquons pas de poissons pour alimenter nos barbecues !
Pascale et Philippe sont amoureux des San Blas. C’est la troisième fois qu’ils viennent ici avant de partir en mars, cette fois pour le pacifique sur Voyage.
Ils sont une mine de renseignements, sur ce qu’il faut faire, ce qu’il faut voir, les plus beaux endroits, sur les Kunas, pour nous permettre de découvrir au mieux ces iles et ce peuple auxquels ils sont tant attachés.
Merci à vous deux « les Biquets »!
Nous découvrons tous les jours ces iles coralliennes plus belles les unes que les autres.
L’eau est très claire et les fonds sous marins sont très beaux.
La flore sous marine est intacte, et le corail bien vivant. La variété de coraux, durs et mous, d’éponges et de gorgones parfois de prés de 2m forment de merveilleux jardin sous marins. Certains se dessinent dans un décor de patates rocheuses, elles même plantées dans un dédale de chemins de sables, d’autres envahissent le tombant vertigineux d’un reef.
Pour aller d’ile en ile, ce ne sont que des petits sauts de puce :une heure ou deux de nav au génois ou au geenecker, bien agréable dans un tel décor !
Miriadiadup
J’ai beaucoup aimé cette ile où nous reviendrons plusieurs fois.
Les spots de snorkling sont nombreux et je garderais toujours le souvenir de cette chasse aux lambis avec les filles et de ce retour contre le courant trainant notre filet, rempli de ces gros coquillages jusqu’aux bateaux, totalement épuisées.
Le plat de lambi sauce armoricaine qui suivit quelques jours après, fut à la hauteur de notre effort !
Nous sommes restés plusieurs jours sur cette jolie petite ile habitée par Agrippina et Albertino, une famille de Kuna avec qui nous avons sympathisé.
Deux cases sont plantées auprès de la plage.
Dans l’une, la cuisine, lieu de vie, le feu est à même le sol et fume toute la journée, les femmes cuisinent accroupies, les enfants mangent assis sur des bouts de bois, pas de meubles.
Dans l’autre case, les hamacs sont suspendus, toutes les générations dorment ensemble et leurs quelques vêtements pendent au plafond.
La grand mère, les filles et les petites filles sont habillées en costume traditionnel kuna, dans de très jolies robes et blouses ornées des fameux molas.
Les couleurs sont vivent et elles les portent tous les jours ainsi que ces bracelets de perle qui leur compriment bras et mollets.
Elles vivent de manière très sommaire et très traditionnelle.
Le tourisme les touches c’est vrai, elles brodent, elles vendent leurs bijoux de perle et leurs molas mais elles vivent comme avant
Nous avons appris à les connaitre et avons vécu avec eux.
Un jour Agrippina nous a préparé le riz coco, (nous lui avions fourni le riz), et son mari nous a aidé à faire griller les poissons que nous avions chassé.
Nous avons mangé tous ensemble sur la plage.
Une autre fois, nous leur avons acheté un petit cochon.
Hans (ancien boucher de métier) et Albertino l’ont dépecé a l’aube .c’est Agrippina qui nous la fait cuire.
C’était dimanche, les filles s'étaient maquillées, nous avons mangé ensemble, nous avons partagé nos fruits et nos salades (c'est ce qui leur manque le plus) nos rillettes de poissons sur toast, le cochon grillé, le riz coco et je leur avais fait un crumble à l'ananas, les Kunas ont bien aimé!!!Tout le monde d’ailleurs. C'était très sympa!
Traditionnel partie de « pétanque pour clôturer l’apres midi
Nous devions partir le lendemain mais les garçons ont fait un mérou de plus de 25 kg, un Tugo en kuna et nous sommes restés un journée de plus à Miriadiadup, pour un nouveau barbecue et pour le manger avec nos amis kunas.
Nous resterons plusieurs jours également à Gandonbia.
Joli mouillage, superbe plage bien entretenue par Gilbert un skipper amoureux de cette ile bien abrité en forte période de vent comme en ce moment. Nous sommes très nombreux au mouillage mais c’est normal tout le monde vient ici à la recherche d’un mouillage tranquille quand il fait mauvais temps.
Voila ici les jours s'écoulent doucement.
Nous sommes toujours avec la même équipe et nos journées sont bien occupées entre la chasse, le snorkling , la natation, le yoga …mais aussi l’entretien des bateaux les réparations , le nettoyage des coques, les lessives….Nous bossons un peu quand même !
Le temps est couvert et nous en profitons.
Les kunas passent avec leurs barques, leurs cajuco, et nous proposent des légumes, des fruits, du poisson. Certains nous proposent leur molas mais ils sont brodés plus sommairement et destinés aux touristes.
Mais ils n’insistent pas et repartent sans animosité.
Nous avons rencontré quelques jours plus tôt Venancio, qui est réputé pour ses molas faits dans la tradition et beaucoup plus recherchés. C’est un artiste, nous l’avons fait monté à bord pour en choisir quelques uns et le choix a été très difficile !
Full Moon Party à Gandonbia !
Ce soir c’est la pleine lune !
Tout le monde a porté quelque chose à manger, pizza, poulet, tortilla, gâteaux …et à boire punchs, vins, rhum…nous nous sommes retrouvés finalement à 7 bateaux.
Gilbert a prépare le feu de camp sur la plage, et la musique !
Le décor est féérique, les cocotiers se dessinent en ombres chinoises sur un magnifique ciel étoilé, la plage baigne dans la lumière de la pleine lune !
Nous avions décidé que cette soirée serait costumée, alors avec les moyens du bord tout le monde s’est mis au travail.
Il y avait des Tahitiens, des Sauvages, des Pirates, des touristes américains, des Travestis, et même une poule et ses poussins.
Une soirée inoubliable comme en attestent les photos…(même si certaines ne seront pas publiées !)
Autre moment inoubliable, le barbecue « Côte de Bœuf » que nous a offert Hans sur la page de Gandonbia .
Hans, qui ne jure que par le bœuf, faut dire qu’il était boucher, a réussi à faire venir de Panama 10kg de côte de bœuf !!!
Je ne pensais pas manger un jour une viande aussi sublime sur une plage des San Blas!
Encore merci, Hans, pour ce merveilleux moment d’amitié !
Une autre fois c’est pour la chandeleur que nous nous sommes tous retrouvés, pour une crêpe party sur la plage.
Que de bons moments avec les amis.
Quelques jours à Coco Banderos cays où les iles de cocotiers sont toujours aussi superbes !
Je sais, je me répète mais je ne sais pas comment le dire.
Chaque groupe d’iles, chaque ile, a son charme et m’émerveille à chaque fois.
Nous mouillons devant la petite plage de sable blanc de Tiadup.et assis sur le trampoline de Maroine, nous pouvons admirer à travers les cocotiers, les vagues qui déferlent et grondent dans l’eau turquoise sur le reef, là, juste derrière l’île.
Nous avons eu plusieurs jours de temps assez gris à Gandonbia mais aujourd’hui, ici, c'est grand soleil et la mer a repris ses superbes couleurs.
Chasse et snorkling sont super sur le reef, de nombreux requins dormeurs raies pastenagues, raies aigles, d’énormes perroquets…
Nous sympathisons avec Victoriano, un kuna qui habite une des iles avec sa femme et ses deux fils. C’est son tour d’entretenir la cocoteraie, il y reste deux mois.
En mars une autre famille viendra le remplacer et il retournera à Ticantiki son village.
Nous faisons connaissance avec sa femme et ses deux fils.
Il nous fait fièrement visiter sa case, nous montre ses Nuchu, petites statuettes de bois peint, symboles religieux qui protège la maison et la famille, qui tient éloignés les mauvais esprits ou leurs permettent d’invoquer les bons esprits.
Les kunas croient en un monde peuplé d’esprits bénéfiques ou maléfiques. Ses Nuchu sont rangées dans un petit casier qui ne quitte jamais la maison sauf pour rejoindre la hutte de l’ile cocoteraie, le temps de leur mission.
Victorino travaille aussi le bois, sculpte des statuettes, des pagaies, des petits cajuco, et sa femme tresse quelques paniers. Nous lui achetons quelques-uns.
Nous lui demandons s’il sait où trouver des crabes. Il nous propose de venir chasser avec nous le lendemain.
En fait, Victoriano n’est pas vraiment un pêcheur, mais il n’a pas su dire non !
Un bide, même pas de poisson ce matin là.
Mais il est tellement heureux et fier de chasser avec le matériel que nous lui prêtons et de rapporter à sa femme le petit poisson qu’il à tiré.
Nous lui offrons le masque et le tuba pour ses futures chasses…
Nous devons nous revoir bientôt en mars à Tikantiki.
Il reviendra le lendemain avec un petit cayuco qu’il a sculpté dans un bout de bois blanc avec une petit voile blanche cousue par Mira sa femme.
Cécile et Vincent nous quittent, ils rentrent en France pour deux mois, c’est l’occasion d’un diner d’au revoir avec les Biquets sur Maroine.
Cécile et Vincent retrouveront les Biquets aux Marquises en juin, ils continueront ensembles dans le pacifique.
Peut être nous retrouverons nous plus tard,c’est dur souvent de se quitter,mais la vie de voyageur est faite de rencontres et de séparations…
Au revoir El Chiringuito !
Nous partons pour Isla Verde où nous retrouvons Hans et Arlette sur Levitha
Snorkling, chasse sur le reef ,il faut bien alimenter le barbecue du lendemain.
Les kunas nous proposent de gros crabes.
Ils ressemblent à des araignées de mer avec d’énormes pinces et sont encore meilleurs que la langouste.
Il est temps de préparer nos bateaux pour accueillir nos amis qui arrivent dans quelques jours. Maroine et Voyage s’activent, ménage et rangement,approvissionnement sont au programme.
Nous achetons aux Kunas qui passent avec leur cayuco tout le ravitaillement frais possible (fruits, légumes, langoustes…), car il n’est pas certain que nous trouvions de quoi approvisionner correctement à Nargana.
Les deux seules « tiendas » de l’île sont livrées de façon aléatoire, et si ce n’est pas le jour… nous ne trouverons rien !
12 Février :
Nous mouillons devant le village, l’avion est prévu pour demain matin.
Nuit mémorable : le vent est totalement tombé, nous sommes près de la mangrove et nous nous battons toute la nuit contre les yenyens !
Notre seul refuge sera le trampoline, seul endroit un peu venté qu’ils n’aiment pas, enroulés dans nos draps pour finir la nuit !
Au matin, Maroine qui était tout beau, est crépi de ces sales bêtes, mais elles sont toujours là et actives !
A peine nos amis à bord, nous levons l’ancre et fuyons pour retrouver le plus rapidement le vent et la paix des iles.
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